Bonjour à toutes et à tous,
Je suis Alexandre Zapolsky, président de LINAGORA. Aujourd’hui, j’ai l’honneur de m’adresser à vous en tant que fervent défenseur et promoteur des logiciels libres en Europe. Depuis la création de LINAGORA en 2000, notre mission a été de démontrer que l’Open Source peut rivaliser avec les plus grandes solutions propriétaires, et même les surpasser.
Une Alternative Européenne
Chez LINAGORA, nous avons développé une gamme complète de logiciels Open Source. Notre produit phare, Twake, est une alternative complète à Microsoft 365. Pourquoi continuer à utiliser des solutions comme Microsoft Teams quand nous avons une alternative européenne qui respecte notre souveraineté numérique ?
Collaboration avec les Institutions Européennes
Je suis fier de dire que nous collaborons avec la Commission européenne sur des projets innovants, comme une solution pour la transcription automatique des réunions. La Commission dispose de 1 100 salles de réunion, et notre technologie permet de transformer les discussions en données exploitables, stockées de manière sécurisée dans un espace de données commun. Nous avons également l’honneur de fournir LinShare, une solution de partage de fichiers sécurisée, utilisée par le Parlement européen.
L’Importance de la Souveraineté Numérique
Malgré nos succès, soyons honnêtes, nous sommes encore un petit acteur face à des géants comme Microsoft, dont la valeur de marché atteint 3 000 milliards de dollars. Cette situation soulève une question cruciale : comment l’Europe peut-elle développer sa propre souveraineté numérique ?
Nous devons cesser de financer des entreprises qui ne paient pas d’impôts en Europe et commencer à investir dans notre propre écosystème. En France, nous avons la chance d’avoir un soutien politique fort, avec le président Emmanuel Macron déclarant publiquement son soutien à l’Open Source. C’est ce type de leadership dont nous avons besoin au niveau européen.
Une Stratégie claire pour l’Open Source
Nous devons définir une stratégie claire pour l’Open Source en Europe. Devons-nous favoriser des solutions open source portées par des développeurs individuels ou par de grandes entreprises internationales? Je crois fermement que nous avons en Europe de formidables entreprises capables de fournir des logiciels libres authentiques. Nous devons les soutenir et éviter de tomber dans le piège des solutions propriétaires déguisées en Open Source.
Investir dans l’Avenir
Il est impératif d’accélérer notre rythme et d’investir davantage. Des initiatives comme NGI sont excellentes, mais elles sont largement sous-financées. Nous devons multiplier par 10, voire par 50, les fonds publics dédiés à l’Open Source pour réellement faire la différence.
Nous avons déjà des exemples de succès, comme notre investissement dans James, un serveur de messagerie basé sur le nouveau protocole JMAP. Ce projet, soutenu par la Fondation Apache, est utilisé par le gouvernement estonien et intéresse d’autres pays, y compris l’Inde. Cela prouve que nous pouvons créer des innovations de classe mondiale, à condition d’investir le temps et les ressources nécessaires.
Aucune fatalité
Il n’y a aucune fatalité. Il n’est pas écrit que l’Europe doit toujours dépendre des logiciels américains. Avec une vision claire, un soutien politique fort et des investissements adéquats, nous pouvons développer notre propre souveraineté numérique. Ensemble, construisons cette troisième voie numérique pour l’Europe.
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