Le 21 et 22 juin dernier, dans le cadre de la PFUE 2022, j’étais invité par les gens de la Commission Européenne à prendre part à la Digital Assembly qui se tenait à Toulouse au centre de congrès Pierre Baudis. Dans la continuité de nos échanges initiaux, il s’agissait pour les participants d’échanger sur le futur de l’internet en Europe. J’ai ainsi eu l’opportunité de travailler en ateliers de façon collective et très pragmatique sur un certain nombre de sujets clés, avant d’intervenir en séance plénière. Ce fut évidemment l’occasion de délivrer quelques messages.
Oui le Metaverse est le futur de l’internet et déjà une réalité
Les études sur le sujet fleurissent et les chiffres parlent d’eux-mêmes, le Metaverse est bien le futur de l’internet. McKinsey prédit que d’ici 2030, chacun d’entre nous passera pas moins de 6 heures par jour dans ce qu’il faut bien appeler ce nouveau monde. En 2022, ce sont déjà 120 milliards qui ont été investis sur ces technologies et d’ici 2030 le chiffre annoncé par ce même rapport est encore plus colossal pour atteindre 5000 milliards. Le phénomène est bel et bien massif!
Au delà des termes et des définitions, j’ai préféré m’attarder sur les enjeux.
Ensuite rappelons que le marché européen, en terme d’adoption des usages du Métaverse et du Web3, sera parmi les premiers au monde. Ce qui d’ailleurs fait dire à mon ami Henri Verdier, notre Ambassadeur français aux affaires numériques, que l’Europe loin de représenter la 3ème voie numérique comme je me plais à le répéter, constitue en fait, selon lui, bien la 1ère voie numérique du futur. Évidemment j’achète pleinement!
Oui, nous avons tout ce qu’il faut en Europe pour construire un Métaverse européen en dehors et au delà de Méta !
Rien qu’en France, nous avons déjà de vrais Champions sur la question, que ce soit en terme d’usage NFT (Sorare), d’identité décentralisée (Archipels.io) ou de porte monnaie crypto (Ledger) et bien sûr impossible de ne pas citer Sandbox dans la catégorie gaming en tant qu’univers globalisé Web3…
Il est primordial de citer les « role models », je le fais pour ma part systématiquement, en cela qu’ils représentent un vrai catalyseur pour tout écosystème d’innovation. Et cette question était notamment à l’agenda de nos échanges avec les ministres et secrétaires d’État des différents pays membres de l’Union Européenne présents à Toulouse.
Oui pour tout le monde, c’est la guerre des talents…
Comme à chaque période charnière de transformation, les entreprises se livrent à une lutte intense pour recruter et conserver les meilleurs talents. Et pour celles qui ne recourent pas massivement au Capital Risque, la bataille est encore plus difficile, il faut utiliser d’autres armes…
Apporter du sens, un esprit de corps et de l’engagement auprès des équipes, c’est ce que l’on fait chez LINAGORA.
J’ai ainsi profité de mon intervention en plénière pour annoncer le futur déménagement de notre siège de la Défense pour une nouvelle configuration dans une future villa répondant mieux aux attentes des équipes et permettant justement d’accueillir la création de nouvelles zones immersives propices aux usages du Metaverse notamment.
Oui à un « European Metaverse Act » en Europe!
Enfin, j’en ai aussi appelé au régulateur sur deux points :
1 – Pour une compétition ouverte et équilibrée
Il faut sortir de ce dictat du « Winners take all » et veiller à ce que tous les acteurs puissent contribuer de façon ouverte et équilibrée. Le Metaverse en cela qu’il repose sur des communautés décentralisées devrait faciliter ce rééquilibrage. Soyons vigilants à ne pas retomber dans l’écueil des plateformes et des hyper scalers !
2 – Pour un large plan d’investissement public
A l’instar du programme Horizon H2020 pour les investissements d’avenir soutenus par l’Union Européenne, il faut que le programme Horizon H2030 donne une place importante au Web3 et au Metaverse. Il faut aussi prévoir un accès à la commande publique en la matière.