Villa Good Tech pour une Tech responsable !

Répondant à l’invitation de Delphine Sabattier pour son émission Smart Tech, c’est pour moi toujours un plaisir de retrouver les plateaux de BSmart TV…

Forcément il a été question de #GoodTech et de la #VillaGoodTech, de comment tirer parti des technologies pour avoir de l’impact sur la préservation de la planète et de l’environnement.

Nous sommes par exemple revenus ensemble sur les performances en matière de consommation énergétique offertes par le protocole de messagerie Jmap qui permettent une économie de 50%. C’est juste colossale ! Imaginons juste 2 secondes, si nous franchissons tous le pas à l’échelle de l’Europe… En cela, l’émission de Delphine porte parfaitement son nom… la Tech intelligente !

Ce fut aussi pour moi l’occasion de rappeler que bien évidemment toutes les technologies ne se valent pas…

Il y a des technologies fermées, propriétaires qui tirent de l’utilisateur et de ses données toute la valeur… et heureusement, en parallèle de cela, il existe aussi des technologies alternatives Open Source ouvertes, éthiques, responsables et durables !

Ce qui nous a amené à faire ensemble la distinction entre la notion simple de « Tech for Good » (avoir de l’impact sur la planète par la technologie) et cette notion qui nous est chère chez LINAGORA de « Good Tech for Good » pour chercher à avoir de l’impact certes mais via des technologies elles aussi éthiques responsables et durables..

Ce choix attrait directement à la Responsabilité Sociale de l’Entreprise. C’est une transformation à mener, dans les faits, par une série de décisions et actes très concrets ! C’est tout aussi important que le défi environnemental et écologique…

LINAGORA est engagé depuis près de 25 ans maintenant en ce sens pour créer, promouvoir et distribuer massivement de telles technologies, poursuivant cette vision en faveur d’une 3ème voie numérique et de souveraineté technologique en Europe.

La transcription intégrale de notre échange a été réalisée grâce à LinTO.ai notre IA vocale Open Source

Delphine Sabattier : Bonjour Alexandre, on va parler ensemble de la Villa Good Tech. LINAGORA a décidé de transférer ses bureaux dans un lieu très différent, qui est voué à accueillir toutes les innovations qui vont permettre d’avoir une tech plus responsable. Première question, est-ce que c’est une nouvelle façon, déjà, de penser son siège social qui vous a poussé à ouvrir la Villa Good Tech ?

C’est une réflexion post COVID ?

Alexandre Zapolsky : Exactement, j’avais été, à titre personnel, très impacté par la pandémie, j’avais été assez malade. On a été tous marqués par cette pandémie et je m’étais promis que dans le changement de bureaux, il faudrait absolument qu’on ait des bureaux dont les fenêtres puissent s’ouvrir.

Je me suis mis en tête de trouver vraiment un endroit différent, avec derrière cette idée que, toutes les entreprises essaient de changer la façon de travailler à l’intérieur de leur entreprise et que la plupart du temps, elles essaient de changer l’architecture intérieure et faire rentrer la maison à l’intérieur de l’entreprise.

L’idée pour LINAGORA, acteur du Logiciel Libre depuis 25 ans, est de jouer le jeu jusqu’au bout… Nous cassons les codes, cassons les habitudes de travail, et faisons en sorte que, plutôt que de faire rentrer la villa dans l’entreprise, on va faire entrer l’entreprise dans la villa. On s’est mis à chercher un bien qui pouvait nous accueillir, et on est tombé amoureux d’un endroit extraordinaire, sur l’île Saint-Germain, c’est à Issy-les-Moulineaux. En plus, je suis content, parce qu’Issy-les-Moulineaux, c’est quand même la capitale du numérique, dans la région de Paris.

Delphine Sabattier : Très avancé en matière du numérique et de Technologie, effectivement…

Alexandre Zapolsky : Et donc, on a trouvé cette villa d’architecte, vraiment primée à de très nombreuses reprises. Vous voyez actuellement une illustration de cette Villa Good Tech. Et on a décidé d’installer, alors bien sûr, le siège social de LINAGORA, mais pas seulement. On s’est dit, ça ne sert à rien qu’on ne le fasse rien que pour nous, on va essayer aussi de le faire pour les autres. Et au-delà du siège de LINAGORA, on a créé un mini-coworking. Ça ne sera jamais station F, la Villa Good Tech, mais l’idée, c’est que les acteurs de la tech responsable, de la tech éthique qui passent sur Paris, qui cherchent à un moment donné à venir travailler avec des paires ou quand une association veut organiser un meet-up, à partir du moment où ils rentrent dans cette notion de Good Tech, ils sont les bienvenus à la Villa Good Tech.

Delphine Sabattier : On comprend la réflexion sur une nouvelle façon de penser ces bureaux, parce qu’ils sont moins occupés, du fait de l’importance qu’a pris le télétravail. On comprend aussi le désir de travailler sur cette tech plus responsable dans un monde post COVID, est-ce qu’il y a un lien, puisque vous êtes le président de LINAGORA, pionnier français du logiciel libre. Est-ce qu’il y a un lien aujourd’hui entre l’Open Source et la tech responsable ?

Alexandre Zapolsky : Oui, nous on le pense.

Delphine Sabattier : Est-ce que justement, vous voulez déclencher une prise de conscience au sein de la communauté ?

Alexandre Zapolsky : Oui on pense que c’est intimement lié. Nous, d’abord, qu’est-ce qu’on définit comme étant la good tech ? La Good Tech pour nous, c’est la tech éthique, durable, responsable et Open Source. C’est-à-dire que l’Open Source est partie intégrante de la Good Tech. Ça fait longtemps qu’il y a des gens qui travaillent sur la Tech For Good, comment la technologie peut avoir un impact positif pour l’homme, pour la société, pour la planète. Et c’est important que la Tech contribue de façon positive pour l’homme, la société, la planète. C’est très bien la Tech For Good, mais nous, on est convaincu depuis que l’on existe, que la Tech porte aussi sa part de responsabilité, et que c’est bien d’avoir de la Tech For Good, mais c’est encore mieux d’avoir de la Good Tech For Good.

En réalité, il appartient à chacun de choisir cette tech éthique responsable, durable, Open Source. Et, donc, le message qu’on essaye de de porter aujourd’hui aux pouvoirs publics notamment, c’est que dans le fond, la Tech c’est aussi un choix politique!

Donc ne fermez pas les yeux, prenez pas n’importe quelle tech. La Tech des GAFAM, c’est pas la même que la tech Open Source, et donc, il y a tellement d’externalités positives liées à l’usage du logiciel libre, que ce n’est pas du tout la même chose que de choisir les GAFAM, ou de choisir l’Open Source. Et nous, on appelle à une réflexion globale sur ce sujet-là, et on attire l’attention politique.

Delphine Sabattier : Vous mettez dans la Good Tech, la notion de sobriété, de durabilité, mais également de souveraineté?

Alexandre Zapolsky : Alors oui, sur le premier thème : la durabilité, la contribution à la planète, il faut savoir que dans notre projet de Villa Good Tech, on veut aussi être exemplaire, c’est-à-dire qu’on veut aussi en faire un show room, une vitrine, de ce qui se fait de mieux en termes de technologie pour produire de l’énergie, et conserver cette énergie, voir la redistribuer. Donc on est engagé dans un gros programme, avec l’appui de Solar Impulse Fondation, avec la région Ile-de-France.

On essaie en fait, de créer ce laboratoire vivant, parce qu’il faut passer du discours à l’action. Moi j’ai été très inspiré par Bertrand Picard et sa vision, il nous explique qu’il ne faut pas faire le monde de demain, il faut faire le monde d’aujourd’hui. Toutes les technologies en réalité existent, il suffit juste de les mettre en œuvre, c’est d’ailleurs là-dessus ou ça bute un petit peu.

Et puis vous avez raison, la Good Tech porte aussi cette dimension de sobriété numérique. Nous-mêmes par exemple on fabrique un logiciel de messagerie sur la base d’un composant qui s’appelle James, nous en avions déjà parlé ensemble.

James repose sur un protocole de messageries qui s’appelle le Jmap, qui est 2 fois moins consommateur d’énergie que les messageries traditionnelles. Tout le monde doit passer à James pour faire 50 % d’économies d’énergie sur la partie messagerie.

Et l’autre volet, vous avez raison, c’est la souveraineté numérique.

Delphine Sabattier : Et d’ailleurs, c’est un sujet qu’on va aussi aborder dans le tech talk avec vous tout à l’heure. Juste pour rester sur la question environnementale, hier, c’était la remise du troisième volet de l’étude de l’ARCEP et l’ADEME, notamment, à notre ministre du numérique : Jean-Noël Barrot, qui vise à mesurer cette empreinte environnementale du numérique en France.

On me dit que c’est 2,5 % de l’empreinte nationale en 2022, le numérique. Les premiers impacts viennent des terminaux, des centres de données et des réseaux. Ça pose la question du cloud, mais il y a plusieurs scénarios qui sont à l’étude. Et dans ces scénarios, il y a les scénarios du pire, où on va aller tous vers une croissance exponentielle de nos usages, du trafic, des objets connectés, de notre consommation des terres rares et des matériaux. Comment est-ce qu’on peut aujourd’hui penser la Tech, le futur, dans une optique de croissance ?

Vous êtes une entreprise, vous devez croître, tout en essayant de travailler sur cette sobriété ? Est-ce-que vous êtes sur le scénario du pire, ou est-ce qu’il faut éviter ce scénario du pire ? Dans le scénario du pire, il y a heureusement des solutions qui sont proposés, grâce aux technologies de trouver des logiciels qui consomment moins, des matériaux qui ont moins d’impact sur la planète. Donc, y a quand même des des options intéressantes à étudier ?

Alexandre Zapolsky : Moi, je suis profondément dans le camp du progrès, du développement, de la croissance, il n’y a aucun doute par rapport à ça. Tous les autres scénarios sont des scénarios farfelus, de mon point de vue, donc là-dessus il n’y a pas d’alternative effectivement à cette dimension de progrès.

Et ma conviction profonde, c’est que, oui le progrès technologique et en particulier dans le numérique, apporte par lui-même une bonne partie des réponses en matière notamment de sobriété. Bon, d’abord, c’est que la vraie mesure de la contribution du numérique, elle est sur ces externalités positives. Le fait de pouvoir faire massivement du télétravail, c’est le plus puissant levier aujourd’hui, qu’on a de réduction des émissions de CO2 dans les grandes villes du monde. Et donc, j’ai même des fois du mal à comprendre qu’on soit hésitant sur ces aspects-là et qu’on soit pas plus affirmatif. Et là, il faut arrêter de travailler sur les 0,5 % d’énervés et se concentrer sur l’essentiel.

Delphine Sabattier : Alors si on veut aller les voir ces technologies du futur qui permettent d’avoir une Tech plus responsable. Comment on fait ? On peut se rendre chez vous, comme ça ?

Alexandre Zapolsky : Vous pouvez, tout le monde est bienvenue au 37, rue Pierre Poli, à Issy-les-Moulineaux, sur l’île Saint-Germain. Alors pour l’instant ce n’est pas affiché à l’extérieur, ça fait 2 mois qu’on vient d’arriver, on est encore en train de s’installer. Et puis surtout, c’est un long processus avec des bureaux d’études, ont fait les choses très sérieusement pour savoir comment on peut incorporer le meilleur des technologies dans cette Villa Good Tech, et on fera je l’espère avec les autorités, j’ai invité le Président de la République à venir inaugurer cette Villa Good Tech… Si son agenda lui permet, m’a-t-il répondu.

Delphine Sabattier : Eh bien, vous inviterez Smart Tech. Merci beaucoup, Alexandre ZAPOLSKY, de LINAGORA, et de la Villa Good Tech.